Un escalier, un trampoline que l’on suppose. Deux hommes, vêtus d’un costume sombre et d’une chemise blanche. Leurs corps ne cessent de s’envoyer en l’air, de fendre l’horizon, par de nombreux va-et-vient, dans une élégance pure, jusqu’à atteindre le « point de suspension » : cet équilibre sublime et divin lorsque l’envol d’un corps accède à son apogée et que la chute n’est pas encore engagée.
Moment d’enchantement et de grâce, pareil à ce bref instant indéfini, suspendu entre jour et nuit.
Là, pas d’exploit. Encore moins de performance. Soudain, une nouvelle écriture circassienne où s’attirent, s’entremêlent, poésie et apesanteur. Une autre approche de l’élan, du déséquilibre, de l’envol, du vertige, toujours en quête d’une autre théâtralité. Soudain, le paradoxe poétique de l’homme qui lance son corps à la frontière de son extrême et, simultanément, projette son imaginaire à l’infini.