Sébastien Barrier
Benoît Bonnemaison-Fitte
Nicolas Lafourest

Sébastien Barrier, poète-camelot, clown vagabond et conteur, est de nouveau parmi nous. Attendre son retour, donnait une sacrée « gueule de bois » ! Cette fois, il est accompagné de Benoît Bonnemaison-Fitte, de Nicolas Lafourest. Devant une page blanche de neuf mètres par trois, la parole de Sébastien convie, rassure, accueille. C’est un peu comme le début d’un récit, d’une fable. Une sorte de messe païenne. Une tentative d’explication de la journée, des mois passés, des expériences vécues ces derniers temps.

Voilà l’instant de dresser la liste de ce que nous perdrons, peut-être ou sûrement, un jour. Benoît, affairé sur la page, inscrit, relève, classe, trace, dessine en mots, noircit, garde des traces, rend visible ce qui est dit. Témoignage graphique qui organise et répand le chaos d’une pensée en train d’éclore. Il offre, très vite, un nouveau texte, augmenté, déformé, tronqué, où les mots entrent en voisinage, s’assemblent, se répondent, multipliant à l’infini les lectures possibles. Dans tous les méandres de cette parole qui prend forme, la musique de Nicolas exacerbe la sensibilité des mots. Elle implique la parole de manière grave, anecdotique, chantante, mélancolique, implorante, rassurante, engagée. Elle en fait la matière d’un prêche, le synopsis d’un film, la structure d’une ode. Un poème où se côtoient humour et émotion. Nos addictions sont des planètes. Une odyssée « où il est question de se perdre, pour parfois se retrouver ».