Olivier Barrère, comédien et metteur en scène avignonnais, est compagnon de La Garance depuis trois saisons. Si comme le disait Max Ernst « l’art est un jeu d’enfant », il faut savoir le transmettre. L’équipe a été fortement séduite par le travail minutieux et sensible qu’Olivier Barrère réalise auprès des options théâtre des écoles partenaires, par son enthousiasme à défendre le texte, en le faisant aussi découvrir par des lectures en bibliothèques. Aujourd’hui, il crée sa propre compagnie « Il va sans dire », la met au monde en interprétant et mettant en scène The Great Disaster de Patrick Kermann, également auteur de La mastication des morts, pièce qu’Olivier Barrère a interprétée en 1999 à La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon.
14 avril 1912 à 23 h 40, le Titanic sombre. À bord, Giovanni Pastore, chargé de nettoyer les 3177 cuillères à dessert pour les passagers de première classe. Giovanni a sombré mais n’est pas compté parmi les victimes. Il sombre dans l’oubli. Dans la pièce, il est question d’utopies, de progrès, du passage à l’âge adulte, de migration, de classes sociales, de désir et… de la mort. Ce récit est jubilatoire : une fenêtre s’ouvre et Giovanni vient à notre rencontre. Pour faire entendre, avec joie, une langue poétique et truculente, en naviguant auprès du public, tout près, tout contre.
« De ma première pièce, The Great Disaster, à la dernière, je ne cesse de donner la parole à ceux qui sont morts. (…) Nous oublions que nous sommes des morts en sursis, et nous vivons amputés d’une moitié de nous-mêmes. »
_ Patrick Kermann, janvier 2000