Chère Estelle,
Aujourd’hui, c’est à notre tour d’oser t’écrire une lettre jamais écrite. Comment pourrions-nous ne pas répondre à ton audace ? Certaines personnes de l’équipe ont la chance, le bonheur avant tout, de t’accompagner, tout au long de la saison dernière, au lycée Ismaël Dauphin à Cavaillon. Là, tu rencontres vingt élèves, non, vingt adolescent(e)s qui t’attendent de cœur ferme. À chaque fois, très fragiles de te revoir. Toi, tu les retrouves d’un même cœur. À chaque fois, très fragile de les revoir. Grâce au proviseur du lycée et à l’équipe enseignante, ce beau projet de rencontres voit le jour. Tu proposes à ces adolescents de débattre autour d’un thème citoyen, avec la délicatesse de ne pas intervenir en tant qu’adulte. Tu es seulement là pour les écouter quand, dans cette période de vie mouvementée, ils ont souvent l’impression de ne jamais être écoutés. Tu es là, simplement à leurs côtés, quand ils ne savent pas encore quoi emporter de leur enfance dans ce monde adulte qui les appelle. Puis tu leur suggères de t’écrire une lettre jamais écrite, lettre qui, bien sûr, restera joliment anonyme. Tu reçois alors des merveilles d’intimités, de sincérités, d’inquiétudes et d’espoirs aussi. Chacune de ces lettres si précieuses, si différentes, sont remises à des auteur(e)s de renom qui en choisissent une pour répondre avec leurs mots. Interprété par des comédiens, c’est ce langage, cet aller-retour, cette approche anonyme mais tellement personnalisée que tu vas mettre en scène. Créer ainsi le théâtre, le créer en se rendant au plus près de l’Homme, au plus profond de lui-même, c’est révéler toute la dimension de cet art et l’éloigner de toute composition mensongère. Merci Estelle, merci les ados !
L’équipe de La Garance
Coproduction La Garance