Un chorégraphe israélien a besoin d’un danseur arabe afin de créer une pièce, porteuse d’un message de coexistence et de paix. Le temps d’une conférence ou d’une leçon de danse, Hillel Kogan aborde avec son danseur la question de la collaboration artistique, de l’engagement, du territoire, de l’identité. Acte de foi, art engagé, le spectacle est une parodie sans concession sur les clichés chorégraphiques et les stéréotypes ethniques, une manière de démolir le mur des préjugés et de disséquer les comportements ordinaires, avec humour, dérision, subtilité et sensibilité. Un acte à la fois fort de son essentialité et de son sourire. Il parle de l’anxiété, de la peur, des clichés et de l’hypocrisie qui teintent souvent les relations entre Juifs et Arabes et pose la question suivante : l’oeuvre d’art abstrait, l’oeuvre dansée peut-elle véhiculer un message social et politique ?
Hillel Kogan a étudié la danse à l’école Bat-Dor à Tel Aviv et au Merce Cunningham Trust à New York. Cet artiste prolifique et engagé est habité par de nombreux talents : danseur, interprète, acteur, concepteur et dramaturge. La danse est pour lui comme un parcours philosophique qui enseigne l’humour en portant un regard drôle et lapidaire sur notre monde. Cette création est l’aboutissement de ce cheminement, indépendant, engagé, salutairement provocateur. L’oeuvre d’un chorégraphe que l’on pourrait surnommer, en raison de sa vive ironie, « le Flaubert de la danse ».