Emanuel Gat
Awir Leon

Alors qu’il étudie la musique pour devenir chef d’orchestre, Emanuel Gat tombe sous le charme de la danse à vingt-trois ans. Il crée sa compagnie à Tel Aviv en 2004, puis, s’installe ensuite à Istres. Awir Leon, alias François Przybylski, traverse le hip-hop, le modern jazz, devient danseur contemporain et depuis près de dix ans, se donne à la composition de musique électronique. Même si ces deux chemins sont à contre-courant, ils finissent par se croiser, artistiquement, sublimement. Créer ensemble est une évidence, un besoin de l’un et de l’autre. Complices, ils sont habités du même désir d’un travail qui jamais ne se fige.

Pour cette création, comme pour les précédentes, Emanuel Gat demande à ses danseurs et danseuses de faire collégialement le choix d’un texte qu’il adaptera en mouvements. Une chanson célèbre de Boney M, Sunny, est choisie. Le chorégraphe la fait alors « gesticuler » avec sensibilité et sensualité, revendiquant de rendre visible le processus de création sur scène. Awir Leon, lui, veut sortir du côté aseptisé de la musique électronique live. Il ressent sa bande son comme une matière vivante, mouvante, émouvante, qui évolue à chaque représentation. Musique et danse ne cessent jamais de respirer, de vivre, offrant ainsi, une oeuvre toujours nouvelle, naissante, palpitante, une performance, à la musique, aux chants, aux mouvements, délicats et intenses. Dans une scénographie d’une clarté aveuglante, de si talentueux danseurs et danseuses se déploient seuls, en grappes, s’étreignent, avec une profondeur dans le regard qui éblouit, elle aussi.