Danseur-chorégraphe, issu de la mouvance hip-hop, Bouba Landrille Tchouda poursuit sa réflexion autour du rapprochement des danses, des langages, des communautés et des hommes, à travers l’énergie des danses urbaines. Nourrie de nombreux courants, la pratique du chorégraphe isérois s’est forgée sur les métissages. Pour lui, toute danse est un univers à entreprendre, à mouvoir, à émouvoir, à transpirer, pour mettre en mouvement l’humanité de chaque être, questionner le sens de son devenir, de ses désirs. Pour Boomerang, il a fait appel à des artistes issus du break dance et recrutés au Brésil ou en Corée.
Instrument de chasse, de jeu ou de musique, le boomerang traverse les espaces. Nos imaginaires aussi. Tout comme la violence, gravée en nous, et qui habite le présent de nos vies. Elle grandit au fil des jours, s’invite à nos côtés, s’immisce entre nous, et nous empêche, nous exclut, jusqu’à menacer notre humanité. Sur scène, alimentés par le goût du jeu et du défi, huit danseurs se lancent dans un simulacre de course, une espèce de partie de chasse, et cherchent à prendre le dessus pour vaincre, juste pour (sur)vivre ! Le terrain de ce jeu se déploie dans le quotidien, dans des lieux banals, au hasard des circulations des individus, en groupe ou seuls… Chavirements, fulgurances, foudroiements, crève-coeurs, épanchements corporels, abrupts ou langoureux, nauséeux ou jouissifs, animés par des danseurs, énergiques, véloces, intenses, qui triomphent puis se soumettent, renversés, absorbés par des vagues sonores percussives, aux confins de la fureur.