Comment redonner de la voix à la nouvelle génération qui réinvente le monde et crée un nouveau récit du présent ?
Au départ, il y a les séries radio sur la jeunesse d’Aurélie Charon et Caroline Gillet. Ces jeunes activistes rencontrés partout dans le monde, elles ont eu envie de les réunir au même endroit, au même moment.
Depuis 2013, Radio live fait dialoguer face au public des jeunes gens d’ici et d’ailleurs habités par des questions d’engagement et d’identité, dans un spectacle nourri de sons et d’images réalisées en direct par Amélie Bonnin. Pour cette nouvelle étape, l’équipe est partie filmer chez eux, à Kigali, Sarajevo, Lyon, Tel Aviv... pour apporter sur scène leurs paysages, leurs familles. C’est aussi une nouvelle génération qui entre en scène : celles et ceux qui ont 15 ans aujourd’hui, "la relève", qui écrit déjà sa propre histoire. Accompagnée par Dom La Nena à la musique, l’équipe de Radio live - La relève explore la mise en scène de la parole documentaire à travers une écriture en direct, entre images filmées et paroles spontanées, dans un dialogue continu entre la scène et l’écran qui fait résonner des amitiés et des échanges au long cours entre des jeunes gens engagés du monde entier.
Hala O Rajab
vit à Lyon
originaire de Syrie
30 ans
Hala Rajab est née dans un village de Syrie dans une famille communiste. Son père était opposant du régime syrien et avait déjà passé 5 ans en prison quand en 2011, la révolution syrienne commence. Son père doit quitter la Syrie pour l’Egypte, la famille est menacée. Hala est obligée d’arrêter ses études de droit pour travailler. En 2015, alors qu’il essaie de retrouver sa famille, le père d’Hala est arrêté, emprisonné et décède. Fin 2015, Hala et ses sœurs choisissent de quitter la Syrie pour rejoindre Lyon où Hala entame des études de cinéma. Elle vient de terminer ses premiers courts métrages à la CinéFabrique.
Ines Tanović-Sijercić
vit à Sarajevo
originaire de Bosnie
38 ans
Originaire de Mostar en Bosnie, issue d’un mariage mixte : un père bosniaque, une mère croate. Inès était enfant pendant la guerre. A 9 ans elle est touchée par un obus. Elle mettra deux ans à marcher de nouveau, et aujourd’hui encore elle porte dans son corps le métal qui lui rappelle la guerre. Elle vit à Sarajevo et s’investit dans la société civile pour reconstruire le pays : elle a participé à organiser les « plenums » ces assemblées citoyennes au printemps 2014. Elle a lancé l’initiative « Je suis le musée » pour rouvrir avec un collectif de citoyens, le Musée national en 2015. Elle a également contribué à organiser la première Gay Pride à Sarajevo en 2019. Depuis la pandémie, elle a ouvert deux centres d’accueil de jour pour les migrants sur la route de l’Union Européenne, le premier à Sarajevo et le deuxième à Bihac, près de la frontière avec la Croatie.