Arno Schuitemaker, chorégraphe hollandais, aborde la danse de façon très physique, danse où le corps, le mouvement, la musique, la lumière et l’espace sont des facteurs essentiels qu’il aime à pousser à l’excès, jusqu’à les fusionner. Il identifie le mouvement, le travaille intensément, dialogue avec lui, se laisse fasciner par lui, afin d’en explorer son moindre sens, d’ouvrir ainsi de nouvelles voies sur le rythme, la répétition, l’endurance et de faire jaillir enfin les qualités d’abandon des danseurs. Chaque oeuvre, basée sur une perception immersive et viscérale tant pour les artistes que pour le public, crée une intense relation, une communion singulière entre ces deux mondes.
Dans While we Strive, trois danseurs séduisent le public au cours d’un voyage, d’un transport de sens. Ils donnent vie à la relation entre le son et le mouvement, dans une intensité hypnotique et une simplicité magique. Les artistes dialoguent avec le public à l’aide d’un petit appareil sonore qu’ils ne vont plus lâcher. La vue devient alors l’ouïe. L’ouïe devient alors la vue. De ces interprètes émane une forte énergie : leurs bras décrivent des cercles, leurs corps ondulent, frémissent, se cramponnant les uns aux autres, portant ainsi le rythme à sa limite, à son apogée. While we Strive place nos propres sens en mouvement, génère en nous une expérience physique et acoustique qui nous éveille, nous touche et résonne au plus profond. Une déambulation sensorielle fascinante et d’autant plus troublante que la transe est le plus souvent associée à des cultures extra-occidentales.
dans le cadre du réseau [Re]connaissance